Decouvrez le « repertoire des possibles » des 3 laureats du concours de nouvelles SF de l’Academie des technologies

Decouvrez le « repertoire des possibles » des 3 laureats du concours de nouvelles SF de l’Academie des technologies

Il y a six mois, l’Academie des technologies organisait un concours de nouvelles de science-fiction. Notre pitch : « extrapoler un modele de societe qui aura traite de front la synthese des enjeux technologiques et ecologiques, en ayant integre les contraintes des limites planetaires. »

Rencontre avec les trois laureats, autour de leurs visions en technologie et de le poste des humains dans leurs mondes imaginaires.

« J’ai SF ne cherche gui?re a penser le bon ou le faux », prevenait en juin Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat a l’energie atomique et parrain du concours de nouvelles de science-fiction lance avec l’Academie Plusieurs technologies. Six mois apri?s, Gaetan Maran, Gregoire Barrault et Louise Sbretana, les trois laureats ont gratuit a voir, non jamais cela nous attend reellement, mais des mondes envisageables, du plus optimiste au plus sombre. Leurs imaginaires dessinent « une sorte de repertoire des possibles », Afin de reprendre l’expression de Roland Lehoucq.

Dans Jonas, premier prix du concours, Gaetan Maran offre votre futur optimiste au sein d’ lequel une IA nommee Jonas a permis a l’humanite de surmonter la pi?te climatique. « Ca m’amusait d’utiliser l’intelligence artificielle, qui sert souvent au films de “grand mechant”, de maniere plus neutre, plus positive », explique l’auteur, plutot adepte des dystopies comme 1984, Blade Runner ou Brazil. Le utopie au ton enleve et sensible met en application le concept de « dictature verte » – son titre reste d’ailleurs un hommage a Hans Jonas, premier theoricien de l’ecofascisme.

J’ai technologie a supplante temporairement les humains dans leur pouvoir de decision et s’est mise au service de la planete. Elle a ordonne un monde respectueux de l’environnement ainsi que ses ressources. Notre Terre reste divisee en « bioregions », des maisons s’enfoncent dans la sol pour manquer des troupeaux et les trains, alimentes aux phytoplanctons, ne roulent aucun nuit Afin de ne pas perturber la faune locale. Maintenant que le bricolage est fini, Jonas doit etre auto-detruit. Cela ne parai®t poser probleme qu’a sa secretaire, attachee au robot bienfaiteur.

On trouve votre vision de la technologie « sauveuse » dans Le Probleme ethique, second tarifs du concours ecrit par Gregoire Barrault. L’auteur se place 2 siecles apres notre ere du « plastocene », dans un monde ou tout est de l’organisme grace a « l’ingenierie biologique ». Cette derniere designe « Notre rencontre entre la maitrise d’la genetique et les applications industrielles », par rapport aux mots de l’auteur. Elle aboutit a des objets-vivants (mais non sensibles) : maisons, chaises, stylos et usines travaillent seuls grace a leur processeur-organique.

La machine se grippe lorsqu’une simple chaise d’une societe Algospeck – reference a une entreprise bretonne bien reelle, qui remplace le plastique avec des algues – prend life. « L’autopsie revele J’ai presence de neurones en lieu et place du processeur. », lit-on dans la nouvelle. D’ou le « probleme ethique », presente sous forme de plaidoirie, qui vient interroger les limites du vivant et de la technologie. « on voit debat, que site de rencontre pour cГ©libataires bdsm rГ©els votre soit aujourd’hui ou dans 200 ans, Afin de connaitre si on s’autorise diverses technologies. On voit forcement des questions qui rebutent, des freins ethiques », souligne l’auteur. La force d’une nouvelle tient a ce que le souci expose n’est pas resolu, laissant libre file a une imagination de lecteur.

« Du Philippe K. Dick sous gaz hilarant »

A ces deux premieres nouvelles au ton Pluti?t optimiste s’oppose celle d’une derniere laureate, Louise Sbretana (un pseudonyme). L’auteure decrit Les Pretendants, qui possi?de convaincu le jury via son humour, tel « du Philippe K. Dick sous gaz hilarant ». La nouvelle nous plonge au sein d’ un univers ou, « avec le desastre ecologique et J’ai montee des eaux, les hommes paraissent pousses a vivre dans des domes sous-marins. C’est une affaire de crispation : a trop exploiter la nature, on reduit le champ de l’univers viable », detaille le troisieme tarifs et coup de c?ur de l’Academie. Elle deploie une reflexion en la matii?re de la trace technologique, symbolisee par deux items de notre societe de consommation : une pizza et une CB.

Ce texte nous plonge surtout au sein d’ une reflexion sur la vanite des humains et l’alienation par la possession. Dans 1 univers dystopique barre, nos deux pretendants ont perdu le sens en realite. « Cela ne un est qu’une pulsion de manger quelque peu tout et n’importe quoi. C’est evidemment comique et en meme temps, c’est le symptome d’une degradation ou le moyen depasse et fera oublier l’objectif et la finalite. », precise votre grosse lectrice de SF, en particulier de Peter Watts et Ursula K. Le Guin.

Outre des visions divergentes de la technologie, les trois auteurs exposent chacun une certaine vision une societe post-ecologique. La ou Louise Sbretana s’engouffre dans la theorie de l’effondrement, les personnages de Gaetan Maran semblent convaincus qu’une IA est capable de prendre de meilleures decisions, en particulier Afin de la planete. C’est pourquoi, apres avoir vecu une periode de tyrannie, ils s’en remettent a Jonas, lui-meme soumis a une 4e loi d’Asimov fictive : « Les intelligences artificielles ne vont pas pouvoir nuire aux ecosystemes planetaires. ». Cet adepte de Kafka donne toutefois a voir les limites d’une societe depersonnalisee et d’une technologie « aveugle et arbitraire » a travers le avis de le personnage principal, Asma.

Gregoire Barrault ecarte lui aussi la voie de l’effondrement pour confronter des humains aux dilemmes politiques inherents a toutes les avancees scientifiques. Il explique : « J’aimerais beaucoup voir un jour une association ou un think tank qui aurait Afin de ambition de resoudre et d’essayer de presenter des solutions a des problemes tels que la pi?te ecologique, mais en prenant le souci dans le entier. A savoir : qu’est-ce qu’on ferait si on avait le pouvoir ? Mais aussi, comment obtient-on le pouvoir ? Ou bien De quelle fai§on convaincre ceux ayant le pouvoir ? Ca fait partie du probleme » Si aucun des trois auteurs ne pretend resoudre la pi?te climatique, ces nouvelles sont, via leur force litteraire, un fenetre de reflexion vers des horizons plus ou moins realistes. Bonne lecture !

Oser se servir de le mot « futur »

Ce concours de nouvelles a ete porte via Usbek & Rica et l’Academie des technologies afin d’effectuer vivre nos imaginaires autour des technologies. L’Academie des technologies, qui contribue a eclairer par des observations rigoureuses nos debats autour de leur valeur ainsi que leur role, est sensible a l’importance des imaginaires vis a vis d’la perception ainsi que l’adoption des technologies.